Vélo-boulot-dodo

Stéphanois d’origine, je ne circulais pas à vélo lors de mes études. Depuis Lyon (2003) je suis cycliste urbain. J’ai longtemps utilisé le vélo en habitant Lyon. Puis en déménageant à Saint-Étienne, car ma femme avait trouvé du travail à Saint-Just-Saint-Rambert, j’ai privilégier le « train plus vélo » pour me rendre au travail à Lyon. Depuis ce nouveau travail (2013) sur Andrézieux-Bouthéon, j’ai continué la combinaison « train plus vélo ». Ce n’est qu’en septembre 2017 que j’emprunte cette itinéraire quotidiennement. Voici donc mon parcours domicile-travail aller-retour. De chez moi, vers la gare de Châteaucreux, à Andrézieux-Bouthéon en 45 min environ. Et un retour d’Andrézieux à St-Étienne par la crèche pour récupérer mon fils.

Le boulevard Thiers est bien pratique : la « deux fois deux voies » me permet de prendre toute la place sur la voie de droite, ainsi les voitures me doublent proprement sur la voie de gauche. La piste cyclable le long de ce boulevard est belle. Cependant elle n’est pas présente tout le long (partie Stade G.Guichard et L’Étivalière). De plus elle n’est pas prioritaire aux carrefours et donc moins praticables tout les jours. J’emprunte donc par tout les temps la chaussée routière.

La sortie de Saint-Étienne, à La Terrasse, est un gros carrefour où le tram est prioritaire. Je rentre dans les méandres de Saint-Priest-en-Jarez pour éviter le flux rapide de la longue ligne droite le long du tram jusqu’à Ratarieux. Les lotissements de St-Priest sont bien plus adaptés à la conduite cycliste.

Une fois le rond-point de l’hôpital passé,
les difficultés commencent

Ratarieux est le point noir de cette itinéraire. C’est la porte d’entrée de l’agglomération et comme une bonne partie de ces villes, elle est passablement aménagée. Elle présente un énorme carrefour et une continuité de magasins en enfilade. C’est un lieu tout sauf accueillant.

La largeur de la route permettrait une voie cyclable sécurisé digne de ce nom. Mais non ! le seul passage pour la Plaine du Forez est une zone d’accélaration automobile. Parmi les carrefours à feux tricolores et les ronds-point aménagées aux pietons-automobilistes, le conducteur lambda accélère de 30 km/h à une pointe frolant les 100 ’ à l’heure. Ici une bande cyclable serai indispensable. Seul le salut d’un bout de chaussée que le service voirie du Département de la Loire nous laisse à droite de la ligne pointillée. Ce bout, plus ou moins étroit me permet de ne pas gêner les véhicules. Mais celui-ci se rétréci à différent passage, exemple, vers un terre-plein centrale au niveau de l’accès à la station d’épuration d’eau.

Cette portion de deux kilomètres passée l’entrée dans La Fouillouse est très agréable. Cette route est ralentie par des passages sur-élevés. Seul les places de parking le long de la route présente un danger de portière s’ouvrant. Je me place le plus au centre possible de ma voie pour éviter les impondérables.

Au milieux des prés
Le bourg de La Fouillouse donne l’occasion de monter un peu mon rythme cardiaque. Le dénivelé important est très court (500 mètres de long). la montée est progressive vers les hauts de ce village. Le passage de la départementale et l’accès aux hauts d’Andrézieux (Les Pérotins) me soulage de quitter le bruit infernale de l’autoroute. Je me retrouve au milieu des prés entre fermes et maisons isolées pour un calme dû à la Nature et une vue imprenable sur la Plaine et les Monts du Forez. Cependant, rarement le ciel est limpide et permet de voir les collines de Roanne.

Après avoir vu, entendu et sentit la faune et la flore, je pique pour une descente progressive vers la ville d’entrée de cette plaine en passant par le « nouveau » quartier des Terrasses pour filer sur le bourg d’Andrézieux et me garer devant dans le Parc Martouret.
J’attache mon vélo à la main courante d’une montée pour handicapés du bâtiment avec un cadena «U», seul dispositif sérieux contre le vol. La main courante en acier est très sécurisante en dépit du manque d’aménagement vélo devant chaque bâtiment. Les seuls attaches vélo disponibles sont devant le Théâtre municipal. Ce sont des structures qui risquent d’abimer les rayons de mon vélo. Je préfère la bonne vieille barrière métallique.
Je détache mes deux sacoches avant et rentre, frais comme un gardon, pour attaquer une bonne journée de travail.

Le dénivelé négatif ne me fait pas suer. En 50 minutes je suis à mon poste de travail pour une journée assis derrière un ordinateur. La pause déjeuner me permet de prendre l’aire et accumuler de la vitamine D grâce au soleil fréquent (contrairement aux idées reçus). J’utilise mon vélo pour les déplacements dans cette commune de la métropole stéphanoise.

Le retour sur Saint-Étienne est plus long, le dénivelé m’oblige de prendre un bon quart d’heure supplémentaire pour le rentrer. Mais nul besoin de forcer pour faire cette route. J’arrive à la crèche satisfait d’avoir oxygéné mes poumons et de pouvoir m’occuper de ma famille. Je rentre avec mon fils sur le porte bébé. Bientôt un siège bébé sur le porte baguage que l’on laissera à la crèche la journée.

J’avoue que la météo peut me décourager. Mais à bien y réfléchir sur le moment, j’avais les mêmes remarques concernant le climat en prenant la voiture, le bus ou le train. Et le climat ne fait pas tout. Je me suis étonné à prendre du plaisir à rouler sous la pluie. Bien équipé, avec un pédalage adapté pour ne pas surchauffer, l’eau nous est épargnée. Par temps de neige, une impression de «sport d’hiver» donne des ailes à ma machine métallique. La chaussée est bien mieux entretenue que nos trottoirs et contre-allées. Je profite de ce travail conséquent des services de voiries pour rouler au sec après un épisode hivernal important.

L’hiver, la nuit est un argument supplémentaire à faire reculer les plus courageux. Mais rouler de nuit n’est nullement plus dangereux. Encore une fois, l’équipement du vélo et du cycliste est primordiale : lumières permanentes avant et arrière et gilet fluorescent sont indispensable au «vélo-taf». D’ailleurs je laisse aussi la journée mes lumières en mode de fonctionnement automatique. La dynamo du moyeu permet d’alimenter l’éclairage suffisant en pleine nuit noire. Cela permet d’être vu de loin. Nuit et jour je renforce ma présence au passage sous un pont, dans une forêt à contrastes de lumières ou tout simplement à un carrefour ou une priorité à droite.

La région stéphanoise est vallonnée
Les dénivelés sont très praticables, seul les collines sont moins faciles. Mais, marcher à côté de son vélo n’est pas une tare. L’achat d’un vélo à assistance électrique (V.A.É.) n’est pas nécessaire. Le poids de ces vélos découragent d’une utilisation quotidienne. Au pied des collines stéphanoises les arceaux vélos devraient pulluler. Le piéton accèderai à son habitat à pied et occasionnellement en poussant un vélo chargé (de victuailles par exemple).

De plus les V.A.É. sont une pollution à long terme. Un moteur thermique est bien moins polluant pour l’environnement. Les vélos à moteur thermique devraient revenir sur le marché en étant bridé à la vitesse de 30 km/h maximum et uniquement sur ordonnance pour les personnes à mobilité réduite.